Marthe RICHARD

Généalogie de Marthe RICHARD

Aventuriers, Maires et conseillers municipaux, régionaux, généraux

FrançaisNé(e) Marthe BETENFELD

Instigatrice de la fermeture des maisons close de Paris, Conseillère municipale de Paris (1945), Prostituée, Aviatrice, Espionne, Agent double

Né(e) le 15 avril 1889 à Blamont , France

Décédé(e) le 9 février 1982 à Paris , France

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Marthe Richard, née Betenfeld le 15 août 1889 à Blâmont (Meurthe-et-Moselle) et décédée le 9 février 1982, fut une prostituée dont la loi de fermeture des maisons closes (bordels) en France en 1946 porte le nom. Elle fut aussi aviatrice.



À Nancy, elle devint apprentie culottière à quatorze ans puis fut inscrite en 1905 comme prostituée. Dénoncée par un soldat pour lui avoir transmis la syphilis, elle fut contrainte de partir exercer à Paris, rue Godot-de-Mauroy où elle rencontra en 1907, et épousa Henri Richer, riche industriel, mandataire aux Halles.

...   Marthe Richard, née Betenfeld le 15 août 1889 à Blâmont (Meurthe-et-Moselle) et décédée le 9 février 1982, fut une prostituée dont la loi de fermeture des maisons closes (bordels) en France en 1946 porte le nom. Elle fut aussi aviatrice.



À Nancy, elle devint apprentie culottière à quatorze ans puis fut inscrite en 1905 comme prostituée. Dénoncée par un soldat pour lui avoir transmis la syphilis, elle fut contrainte de partir exercer à Paris, rue Godot-de-Mauroy où elle rencontra en 1907, et épousa Henri Richer, riche industriel, mandataire aux Halles.



Marthe Richer obtient son brevet de pilote le 7 juin 1913 (n°1369). Elle avait fait un peu d'aerostation auparavant et était membre de la Stella, un aéroclub féminin créé en 1908 par l'aéronaute de l'Aéronautique Club de France Marie Surcouf et regroupant les premières aéronautes sportives puis les premières aviatrices. Elle participe à des meetings aériens dont Nantes, Château-Gontier et Pornic et se blesse grièvement le 31 août 1913 à Roche-Bernard en atterrissant sur un terrain non approprié. Elle passera trois semaines dans le coma et gardera des séquelles à vie.



Elle reprend son entrainement 5 février 1914 sur son tout nouveau Caudron G.3. et participe au meeting de Zurich.



Elle laissa penser à la presse de l'époque qu'elle avait volé depuis Le Crotoy jusqu'à Zurich avec son avion. En fait, elle accompagna Poulet et ils n'atteignirent que la Bourgogne d'où, démontant leur avion, ils le convoyèrent par train jusqu'à la campagne zurichoise où ils le firent remonter.



En 1914, elle participa à la fondation de l'Union Patriotique des Aviatrices Françaises dans le but de devenir pilote militaire, ce fut un échec.



En 1916 elle se retrouva veuve de guerre. Elle devint, grâce à son amant (jeune anarchiste russe appartenant au deuxième bureau), espionne sous les ordres du capitaine Ladoux. Pour approcher l'attaché naval allemand à Madrid, Von Krohn, elle se fit sa maîtresse. En rentrant en France, elle découvrit son nom rayé du service et le capitaine Ladoux emprisonné.



En 1926, elle épousa Thomas Crompton, directeur financier de la fondation Rockefeller, mécène de la restauration du Petit Trianon, qui mourut subitement en 1928 à Genève. Elle mena alors grand train à Bougival.



En 1930, le capitaine Ladoux, libéré et rétabli au poste de commandant, publia ses Mémoires romancés. Le volume sur Richer intitulé « Marthe Richard espionne au service de la France » ne fut, lui, qu'invention. Celle-ci, réclamant la moitié des énormes droits d'auteur amassés, reçut le conseil d'écrire ses propres mémoires... fabulés. Elle publia, sous le pseudonyme de Richard donc, un best-seller : « Ma vie d'espionne au service de la France » (sorti au cinéma en 1937) et devint brusquement une héroïne. Sous la pression médiatique, son amant Édouard Herriot, chef du gouvernement de l'époque, obtint le 17 janvier 1933 la légion d'honneur à Mme veuve Crompton dans la catégorie affaires étrangères.



Alors que pendant la Seconde Guerre mondiale, tout le monde admire son courage, elle ne fut pas inquiétée par l'occupant nazi, pour la simple et bonne raison qu'elle était inconnue des services allemands. Vexée par cette indifférence, elle finit par se rendre dans les locaux de la Gestapo où elle déclara : "Messieurs, je suis Marthe Richard, celle qui vous a fait tant de mal au cours de la dernière guerre". L'officier lui fit répéter son nom, qui ne lui disait rien, et pour cause, sa vie d'"espionne" durant la première guerre n'étant que pure affabulation. Elle se rapprocha d'ailleurs de certains membres de la Gestapo, dont le gangster François Spirito.



En 1945, héroïne des deux guerres, elle fut élue conseillère dans le 4e arrondissement de Paris sur la liste de la Résistance Unifiée (proche du MRP). Accusée de trafic d'influence (elle réclamait 300 000 F contre la libération d'un condamné convaincu de trafic avec les Allemands), son pseudo-passé héroïque la sauva. Bien que mentionnés sur des documents officiels, ses hauts faits de résistance ont aussi rencontré beaucoup de scepticisme avec trop de contradictions troublantes.



Le MRP voulant légiférer contre la prostitution, elle tenta de vendre son influence au conseil municipal auprès des proxénètes, qui refusèrent. Alors elle déposa le 13 décembre 1945 devant le conseil municipal un projet pour la fermeture des maisons closes. Sa proposition fut votée et le préfet Charles Luizet décida de fermer les maisons de la Seine dans les 3 mois. Encouragée, Marthe Richard, bien que vivant avec un proxénète, commença une campagne de presse pour le vote d'une loi généralisant ces mesures. [3]



Le 9 avril 1946, le député Marcel Roclore présenta le rapport de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique, et conclut à la nécessité de la fermeture. Le député Pierre Dominjon déposa une proposition de loi dans ce sens.



Votée le 13 avril 1946, le fichier national de la prostitution fut détruit et environs 1 400 établissements furent fermés, dont 180 à Paris : le Chabanais (2e arrondissement, connu depuis 1820), le Sphinx, la Rue des Moulins, le One Two Two mais aussi les sinistres maisons d’abattage comme le Fourcy et le Charbo... Beaucoup de tenanciers de maisons closes se reconvertirent en propriétaires d'hôtels de passe. La prostitution est alors une activité libre ; seules sont interdites son organisation et son exploitation - le proxénétisme - et ses manifestations visibles.



Ceci valut à Marthe Richard le pseudonyme humoristique de "Veuve qui Clot", en référence au champagne.



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Origines géographiques

La carte ci-dessous indique les communes d'origine des ancêtres de la personnalité.

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