Sous Charles X, Antoine Berthet, fils de maréchal-ferrant, ambitionnant une ascension sociale rapide, passe d'abord par le séminaire avant de devenir le précepteur des enfants du maire de la petite ville de Brangues en Isère. Il a une liaison avec la mère de ses élèves, Mme Michoud de la Tour, mais l'abandonne pour séduire une jeune héritière en se mettant dans les bonnes grâces du père, le comte de Cordon. Congédié et, pense-t-il, dénoncé dans ses agissements sans scrupule par son ancienne maîtresse, il tente de l'assassiner, le 22 juillet 1827, lors d'un office religieux, à coups de pistolet avant d'essayer de se suicider : elle ne sera que blessée et lui aussi. Il sera condamné en cour d'assises à Grenoble et exécuté le 23 février 1828. Ce fait divers dramatique marquera la mémoire locale par ses composantes sociales (le fils du peuple qui porte atteinte à la femme d'un notable), religieuses (l'ancien séminariste devenu assassin en pleine messe) et morales (attenter à la vie d'une femme, qui plus est mère de famille). La presse en rendra longuement compte, en particulier la Gazette des Tribunaux de Grenoble que lira Stendhal, peut-être chez sa sœur à proximité de Brangues : les antipathies d'Henri Beyle pour la ville et la société de sa région natale trouveront là un point de départ indiscutable pour son roman.
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